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Les verres de contact polluent-ils l’environnement?

Les verres de contact polluent-ils l’environnement?

De plus en plus de gens se soucient de leur empreinte écologique et tentent activement de la réduire en cessant d’utiliser des sacs, des contenants et des bouteilles de plastique. Il est même possible pour certains de faire leur part en ne regardant pas plus loin que le bout de leur nez. En effet, bien que les verres de contact soient petits, leur incidence sur l’environnement est tout de même considérable.

Le port de verres de contact

On estimait en 2007 le nombre de personnes portant des verres de contact à 125 millions1 dans le monde. Toujours en croissance, l’industrie du verre de contact offre différents types de verres (p. ex. : à changer tous les jours ou tous les mois), mais aucun d’entre eux n’est biodégradable.

Au Royaume-Uni seulement, plus de 750 millions2 de verres de contact se retrouvent chaque jour dans des sites d’enfouissement, des incinérateurs ou les égouts. Aux États-Unis, on collecte une énorme quantité de verres de contact tous les ans dans les eaux usées, soit plus de 2,5 milliards3.

Le pire dans tout ça, c’est qu’on ne jette pas uniquement les verres de contact eux-mêmes. Leurs emballages de plastique et d’aluminium, de même que les étuis dans lesquels on les range sont également source de gaspillage. En 2011, un groupe de chercheurs ont estimé que pour chaque paire4 de verres de contact jetables de 100 mg, il faut produire 4 g d’emballage de plastique, lesquels finissaient tous à la poubelle le jour même. De plus, le plastique acheminé vers les sites d’enfouissement prend jusqu’à 500 ans pour se décomposer, ce qui contamine nos sols et notre eau.

Les conséquences environnementales et biologiques des microplastiques et des verres de contact

Comme bon nombre de gens ont la fâcheuse habitude de jeter leurs verres de contact dans les toilettes ou le lavabo, des chercheurs de l’Université d’État de l’Arizona5 se sont penchés sur les conséquences des verres de contact dans les stations d’épuration des eaux usées. Ils ont notamment découvert que les microorganismes qui y vivent altèrent la surface des verres de contact, ce qui entraîne la décomposition de ces derniers en microplastiques. Source de nombreux problèmes, les microplastiques sont simplement de minuscules bouts de plastique de moins de 5 mm.

Des animaux marins peuvent par exemple confondre les microplastiques avec de la nourriture, mais comme ces particules sont indigestes, elles sont non seulement dangereuses pour eux, mais également pour tous les animaux qui se trouvent au-dessus d’eux dans la chaîne alimentaire, y compris l’espèce humaine.

Des fragments de microplastiques peuvent s’accumuler dans les organes et les tissus6 des animaux et des humains et provoquer une réponse immunitaire (réaction inflammatoire déclenchée par la détection d’un corps étranger) sous forme de granulomes. Selon un rapport de l’Organisation mondiale de la santé sur les microplastiques dans l’eau potable7 publié en 2019, si on continue à produire autant de déchets de plastique que nous le faisons actuellement, les microplastiques risquent de menacer l’ensemble des écosystèmes aquatiques de la planète d’ici 100 ans, ce qui augmenterait forcément notre exposition à ces particules. Ce rapport décrit également les conséquences de l’absorption de microplastiques sur les différents organismes. Des chercheurs ont constaté chez des moules une augmentation de 2 % de bisphénol A, un type de plastique que nous évitons de nos jours en raison des dangers qu’il représente pour la santé.

Les microplastiques peuvent également absorber des toxines2 comme celles contenues dans les pesticides et les herbicides, ce qui étend du coup la consommation de ces produits chimiques à l’ensemble de la chaîne alimentaire.

D'autres problèmes

Au-delà de son incidence sur la qualité de notre eau, l’industrie du verre de contact augmente considérablement notre empreinte de carbone. Par exemple, au Royaume-Uni, les problèmes de vision ont été à l’origine d’une production d’environ 1,175 million de tonnes de dioxyde de carbone8 par année de 2010 à 2011. Nous avons peut-être mis en place des stratégies pour réduire nos émissions de gaz à effet de serre, mais la diminution de notre production de déchets devrait être notre principale priorité.

 

Les verres de contact sont-ils recyclables?

Bien qu’il existe des programmes de recyclage pour les verres de contact et leur emballage (p. ex. : ONE by ONE Recycling Program et TerraCycle), il faudrait idéalement se concentrer sur la réduction de notre production de déchets pour diminuer autant que possible la quantité de plastique qui pollue nos sols et notre eau.

La bonne nouvelle, c’est que des chercheurs travaillent actuellement à la conception de verres de contact faits de matériau biodégradable, comme le soya. Toutefois, une solution concrète reste à venir. De plus, le soya ne conviendrait pas à tout le monde puisque certaines personnes y sont gravement allergiques.

Les solutions de rechange aux verres de contact

Les lunettes et les verres de contact comportent de nombreux inconvénients auxquels vous êtes peut-être habitués, mais leurs conséquences sur l’environnement (sans compter notre santé et celle des animaux) donnent certainement matière à réflexion.

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Références :

1 Key, James. 2007. « Development of Contact Lenses and Their Worldwide Us ». Ovid. https://insights.ovid.com/crossref?an=00140068-200711001-00003 [consulté le 17 octobre 2019]

2 Randall, Ian. 2019. « More than 780 MILLION contact lenses are discarded in Britain every year with 97% either thrown in the bin or flushed down the toilet ». DailyMail.com. https://dailymail.co.uk/sciencetech/article-7503857/More-780MILLION-contact-lenses-discarded-Britain-year.html [consulté le 17 octobre 2019]

3 Cornelius, Keridwen. 2018. « Contact Lenses Are a Surprising Source of Pollution ». Scientific American. https://www.scientificamerican.com/article/contact-lenses-are-a-surprising-source-of-pollution/  [consulté le 17 octobre 2019]

4 Sanaz Bozorg Chenani, Pierluigi Freni, Razieh Jalalian. 2011. « LCA Report - Eyeglasses vs Contact Lenses ». KTH Royal Institute of Technology.https://kth.instructure.com/courses/362/files/59903?module_item_id=6694 [consulté le 17 octobre 2019]

5 Caspermeyer, Joe. 2018. « ASU scientists report 1st nationwide study showing environmental costs of lenses ». Arizona State University. https://asunow.asu.edu/20180819-discoveries-asu-scientists-1st-nationwide-study-environmental-costs-contact-lenses [consulté le 17 octobre 2019]

6 2018. « Les microplastiques dans la pêche et l’aquaculture ». Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture. http://www.fao.org/3/ca3540fr/CA3540FR.pdf [consulté le 17 octobre 2019]

7 OMS. 2019. « Microplastics in drinking-water ». Organisation mondiale de la santé.https://apps.who.int/iris/bitstream/handle/10665/326499/9789241516198-eng.pdf?ua=1 [consulté le 17 octobre 2019]

8 Daniel S Morris, Aditi Das, Andrew Connor, Frances Mortimer, John EA Somner, Gokulan Ratnarajan, Thomas Wright, Matthew Cooke, Merav Kliner, Rupert RA Bourne, Ian Makepeace, Ruth Passman, Muir Gray, Andrew Cassels-Brown. 2016. « Sustainability in Ophthalmology ». The Royal College of Ophthalmologists. https://www.rcophth.ac.uk/wp-content/uploads/2014/11/2013_PROF_222_Sustainability-in-Ophthalmology-May-2013.pdf [consulté le 17 octobre 2019]