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La naissance de la correction de la vue au laser

La naissance de la correction de la vue au laser

C’est entre autres à une paire de lunettes brisée, à une dinde et à un compacteur à ordures que l’on doit la correction de la vue au laser. Car contrairement à certaines autres interventions, cette dernière n’est pas le résultat d’un seul événement ou découverte.

En effet, ce sont les contributions de différents médecins, scientifiques et chercheurs à travers le monde qui ont rendu possible la correction de la vue au laser (comme la kératomileusis par laser in situ, ou LASIK) telle qu’on la connaît aujourd’hui.

Toujours persévérer

Comme on le dit souvent, si on ne réussit pas du premier coup, il faut essayer encore et encore. Cette maxime est particulièrement vraie pour la correction de la vue au laser.

Le Néerlandais Lendeer Jans Lans, professeur d’ophtalmologie, publie en 1896 une étude qui porte sur la possibilité de traiter l’astigmatisme en modifiant la courbure de la cornée au moyen d’incisions. Plusieurs décennies plus tard, en 1930, l’ophtalmologiste japonais Tsutomu Sato réalise les premières chirurgies réfractives sur des pilotes militaires. Ne pouvant évidemment pas compter sur une technologie laser, il pratique lui-même de minuscules incisions dans la cornée de ses patients. Malheureusement, sa technique entraîne une dégénérescence rapide de leur cornée.

En 1963, l’ophtalmologiste espagnol José Ignacio Barraquer Moner, désormais installé à Bogotá en Colombie, utilise un instrument qu’il a inventé, le microkératome, pour remodeler la cornée de lapins et ainsi corriger leur myopie. Cette intervention, appelée kératomileusis (le « K » dans le mot « LASIK »), allait jeter les bases de la correction de la vue au laser moderne.

Une importante percée

Qui aurait pu imaginer qu’un accident potentiellement tragique aurait d’énormes répercussions sur la mise au point de la correction de la vue au laser? Lorsque le médecin russe Sviatoslav Fiodorov traite un garçon fortement myope blessé à l’œil par ses lunettes brisées durant une chute, il s’aperçoit que son jeune patient a perdu une partie de sa cornée et que la vision de celui-ci s’est considérablement améliorée. Après son examen, le Dr Fiodorov détermine que les éclats de verre des lunettes ont remodelé l’œil et corrigé la vision du garçon. Il décide alors d’étudier attentivement ce phénomène, et ses recherches l’amènent à mettre au point la kératotomie radiaire, une technique qui apporterait une contribution majeure au secteur de la chirurgie réfractive.

C’est également à cette époque que le laser (le « L » dans « LASIK ») excimer est inventé, un instrument qui allait permettre de réaliser des incisions très précises sans brûler de tissu organique. Quand et comment a-t-on pu confirmer cette propriété du laser, vous demandez-vous? La réponse : en 1981, au moyen d’une dinde de l’Action de grâce. Le lendemain de cette fête, des chercheurs du Thomas J. Watson Research Center d’IBM décident d’utiliser des restants de viande et de cartilage de dinde de la veille pour s’entraîner avec le laser, réalisant ainsi la toute première kératectomie photoréfractive in situ (le « I » dans « LASIK »).

Les déchets des uns font le bonheur des autres

Aussi inespéré que cela puisse sembler, une anecdote mettant en vedette des déchets est à l’origine d’une autre avancée majeure dans le monde médical. En 1988, le Dr Stephen Trokel et deux de ses collègues reçoivent l’autorisation de mener des expériences sur des humains dans une remorque à proximité du compacteur à ordures du LSU Medical Center. L’équipe découvre rapidement que les vibrations dans la remorque que provoque le fonctionnement de l’engin voisin permettent de réaliser des ablations cornéennes (le retrait de tissu) de grande qualité et que la vision des patients n’a jamais été aussi bonne qu’alors.

Une des collègues du Dr Trokel, la Dre Marguerite McDonald, est la première chirurgienne au monde à réaliser une correction de la vue au laser pour corriger la myopie en pratiquant une KPR sur une patiente de 61 ans. En 2003, elle est la première en Amérique du Nord à réaliser l’Epi-LASIK, une intervention semblable au LASIK, mais qui consiste à créer un volet cornéen plus mince que durant le désormais populaire traitement.

Ioannis Pallikaris et Gholam Peyman

 

L’intervention aujourd’hui

Peut-on attribuer l’invention du LASIK à une seule personne? Tout à fait. Cet insigne honneur revient à l’ophtalmologiste grec Ioannis Pallikaris qui réalise l’intervention pour la première fois sur un œil humain en 1989. Cette même année, toutefois, l’ophtalmologiste iranien Gholam Peyman qui pratique en Louisiane dépose une demande de brevet pour la même intervention, demande qui sera finalement approuvée. Les grands esprits se rencontrent, n’est-ce pas?

Il est aujourd’hui possible de réaliser la correction de la vue au laser sans utiliser de lame grâce au Dr Tibor Juhasz, un ingénieur biomédical à qui on doit l’utilisation du laser femtoseconde à des fins médicales. Le laser femtoseconde est un appareil qui produit des impulsions optiques et dont l’utilisation médicale est approuvée depuis 2001 par la FDA.

La technologie par front d’onde, qui existe depuis 2003, est également digne de mention, et pour cause. Grâce à elle, il est possible d’obtenir une espèce de carte numérique de la cornée, donnant ainsi aux chirurgiens une compréhension détaillée de l’œil qui permet la réalisation d’interventions très précises.

Un regard tourné vers l’avenir

À quoi ressemblera la correction de la vue au laser du futur? Chercheur à Columbia Engineering, Sinisa Vukelic a peut-être la réponse. Il a élaboré une approche non invasive qui fait appel à un oscillateur femtoseconde (un laser ultrarapide) qui produit des impulsions de faible énergie à une cadence élevée. Ces dernières interagissent avec des fibrilles de collagène qui modifient la macrostructure de la cornée. Les recherches de M. Vukelic, qui ont donné des résultats prometteurs dans leur phase préclinique, pourraient éventuellement mener à l’élaboration d’une nouvelle intervention pour traiter la myopie, l’hypermétropie et l’astigmatisme.

Pour découvrir les dates marquantes de l’histoire du LASIK, nous vous invitons à lire la page suivante : https://www.lasikmd.com/fr/ce-qui-vous-attend/resultats/histoire-lasik

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